J’ai pris des photos de ton appartement
Avant de fuir à petits pas fébriles
Avant de tourner le dos
Pour qu’il reste une trace tangible
Des jours heureux
Qu’ils existaient
J’ai volé
Depuis le ciel de mes espoirs
Un tee-shirt un peu sale
Pour renifler
Encore
Les restes de nos corps
Enlacés
Prélassés
Des effluves de tes doigts
De tes derniers sursauts
D’émoi
D’envie de nous
De toi en moi
J’ai tourné
Deux tours dans la porte
Trois fois le dos
Pour ne pas trop regretter
Comme un matin
Normal
Comme un adieu figé
Sous masque d’au-revoir
J’aurais aimé
Tout
T’emmener en voyage
Encore
Qu’on fabrique un chez-nous
Qu’on libère nos Amours pour qu’ils soient sans tabou
Sans condition
Sans explication
Sens
Simplement Sens
J’aurais aimé t’écrire un livre
Ou un demi-refrain
Dessiner sur ton dos l’impossible
Et dans ton ventre des Demains
Que tu me lises des mots-tendresse
A défaut de les inventer
Sans peau
Juste tes yeux au loin sur les paupières des miens
J’ai pris des photos
De ton appartement
Avant de fuir à petits pas
Fébriles
J’ai nettoyé mon ombre
J'ai balayé mes soins
L'amitié est sereine
L'amertume l'est moins
Il restera quelques empreintes
Je crois
Des cheveux
L’éphémère
Les souvenirs de rires écrasés
Sur le sol
Immobiles
Sur les vitres éclatés
Et les fantômes de nos étreintes et de tous nos jeux à vingt doigts
Ceux qui vibraient tant sous l'éclat
Sous les creux de tes pattes d’oie
Là
Il n’y a plus de toi chez moi
Je n’aurais plus de toit chez toi
J’ai emporté pourtant un Temps que personne n’atteindra
Celui du rêve qu’on a vécu
Des désirs devenus projets
Un Instant
Notre Instant
Il y a quelque-part dans un cadre imaginaire
La photo de nos Amours
Et ils étaient fortement beaux
À bientôt
Comments