Au Hublot
Le verre s’accumule sur le sol
Nu
Et il n’y a
Guère
De hublot
Sale
A nettoyer
Peut-être
Du bout des rêves
La vaisselle du dernier repas avec nos bouches et nos vingt doigts
Traîne
Comme une mariée d’hier
Un peu fière et
Echouée
Elle sait
Personne n’est invité
Je ne l’emmènerai pas à l’évier froid et gris
J’aurais peur de noyer
Le peu de Poésie qui restait en elle
Ecaillée
Je n’y toucherai pas
Non
Je n’y toucherai pas
A ses assiettes trophées de joie
Et
Il faut ranger l’autour
Pourtant
Et se
Rappeler
Tu rappelleras
Je dois ranger les bris
De verre
De rien
Et de Voix dans ma tête
Les brises de Toi
Tu vois
Je voudrais
Partager un peu les tâches
Pour moins trimer
Pour moins vieillir sans ton ivresse
Aide-moi
Un peu
Même de loin
Dis
Au bout des dents
De la fourchette
Là
Les couleurs foncent
Et
C’est comme hier ou dans huit siècles
La photo
Notre photo
N’est pas encore
Brouillée
Jamais prise jamais déchirée
Jamais
Cliché
Et puis
Sans cadre
Tu y souris
Je crois aussi
Les odeurs s’ancrent
Pourtant
Ce rance du vide
Les silences sont autant de bruit que ces couverts qui cognent le sol
On le remet
A qui offrir les effluves du
Revers de ton
Cou
Il n’y avait que moi pour les connaître en cet instant presque inventé
Quoi
Le doute
Celui du ventre
Au coeur
De la bizarrerie du bonheur qui toque quand la porte est ouverte
Je trinque
Sens-toi
Ce verre à la robe passionné
Le chiffon sera nos deux peaux
Pour croire encore et nettoyer
Peut-être
Le verre s’accumule sur le sol
Nu
Sans hublot
L'ouvriras-tu
Du bout des trêves
Du bout des rêves
Pic by Sarah Desti