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Photo du rédacteurMarine André

Quand l'aorte tambourine encore

Bâillonner la bouche du Passé

Qui ne cesse de crier ton nom

Parce que c'est moi la suppliciée

Le bourreau a un autre son


Mon hypermnésie se promène

Sur une route couleur-amère

Titubant sous le poids trop doux

Des souvenirs des temps allègres


Ma chair vise le fond du fossé

D'où je vais noyer les chagrins

Dans une rigole qui pleure sans eau

De vie et de peut-être moins


J'y plonge le destin en apnée

Pour un instant te submerger

Il faut bien que cesse le ventre

Quand l'aorte tambourine encore

Une cacophonie du pourtant


Me voici couchée sous la cendre

Du reste d'empreintes de tes doigts

Et je me dis qu'il y a pire

Que mes guiboles sans pas qui tremblent


Oui je me dis qu'il y a pire

Lorsque surgissent devant moi

Le fantôme de deux enfants

Qui s'aimaient un jour de vingt ans

D'une dispute un peu trop danse

Échouée au braquage d'un volant


S'il y avait eu la voiture

Le voyage et le bruit de tôle

C'est à l'unisson que nos coeurs

Auraient arrêté d'espérer

Avant que ne vienne la sirène

Voilà que se met à penser

Et en indicible inhumaine

Là je me dis qu'il y a pire


Combien de chances y-a-t-il encore

Est-ce que la pluie cessera enfin

D'écrouler les poches des yeux

Qui aboient sous les coups de reins

D'un reste de nos soupirs clairs

Dans une ancre amoureuse hier

Du visage de l'autre nous

Piqué d'oser et de mots flous


Alors je dis qu'il y a pire

Et je me crève d'un coup de rires

Levant le voile de mes oreilles

Aux murmures d'espoir qui réveillent

La cacophonie du pourtant


Il faut nager loin au devant

Parce que vraiment il y a pire

Parce que vraiment il y a pire





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